
Ce concours est le fruit de la collaboration de la DGLFLF avec le réseau MEnS et la DIAIR. Les participants étaient invités à rédiger un récit de vie à partir du mot « empreinte », l’un des dix mots de l’édition « Dis-moi dix mots pour la planète ».
La remise de prix
La remise de prix s'est tenue le 27 mars en présence de nombreux participants et des présidents du jury :
- Gad Bensalem, originaire de Madagascar, est lauréat du Prix Théâtre RFI 2024 pour « Enfant », auteur, slameur, comédien, et poète, il partage sa vie entre Madagascar, La Réunion et la France pour jouer ses spectacles.
- Nadège Norvilus, originaire de Haïti, est lauréate de la troisième promotion de l’Académie pour la participation des réfugiés et entreprend un master de recherche « Migrations, littératures et écritures ».
Les tendances
L'édition du concours « Dis-moi dix mots pour créer du lien » est une belle réussite, les participations ont presque été multipliées par 4 passant de 11 candidatures l'année dernière à 39 candidats cette année, représentant 37 pays environ comme l'Afghanistan, Arabie Saoudite, Cap Vert, Colombie, Côte d'Ivoire, Espagne, Guinée, Iran, Mali, Paraguay, Russie, Rwanda, Soudan, Syrie, Turquie, Venezuela, Yémen.
Les projets des candidats ont ravi le jury par leur grande diversité, la multiplicité des parcours individuels ont été retranscrits avec beaucoup de poésie et de sensibilité avec des textes autobiographiques, des poèmes, des récits fictives, des articles pour interroger leur parcours de vie, leur rapport aux langues, à l'héritage et aux moyens de résister face à l'oppression. Le terme « empreinte » a aussi fait émerger des réflexions sur place de l'homme et de la nature, leur cohabitation conflictuelle et asymétrique.
Les candidats ont aussi évoqué la dureté d'une vie entre deux continents, sans repères et chahutée par les étapes d'un périple souvent éprouvant. Pourtant, l'espoir et la liberté parviennent à triompher, les candidats ont partagé avec sincérité leur soif de liberté et leur espoir en l'avenir tant pour leur trajectoire personnelle que pour penser un monde respectueux de la nature.
Le palmarès
1er prix ex-aequo
« Les racines invisibles »
Hamida ALIZADA
Descriptif : Le texte propose une description poétique de la ville de Bamiyan, montrant l’aridité de l’environnement et l’isolement qui contraint les femmes à vivre dans l’ombre. Le texte explique que l’espoir se cache dans le savoir ancestral de ces âmes muettes qui résiste aux tyrannies et aux oublis. L’exil quant a lui est envisagé comme une promesse de liberté et de renouveau mais il oblige ceux qui quittent leur ville à se souvenir de leurs racines invisibles.
1er prix ex-aequo
« Des cicatrices invisibles à la lumière de la justice »
Abdoulhadi NASSER MOHAMED
Descriptif : Ce texte autobiographique raconte le périple éprouvant et courageux entre la Somalie, le Yémen et le Kenya et sa rencontre bouleversante avec un femme Amina. Le texte montre l’empreinte indélébile laissée par Amina et rappelle que ces deux individus ont des destinées parallèles. Ce texte engagé est une source de force pour combattre l’injustice.
2e prix
« Le Néandertalien qui Nous Réveille »
Sir MEHMET
Descriptif : Ce texte nous immerge dans le rêve du petit Zana qui parcourt la terre avec les yeux d’un Néandertalien, dernier de son espèce qui en quête de compréhension du monde, constate avec désœuvrement un monde en souffrance. Il ne reconnait pas le monde pollué et déforesté par les activités humaines. Cependant, la visée optimiste de ce cauchemar réside dans la résilience de la nature et les débuts d’activisme d’un jeune enfant conséconscient.
3e prix
« Chaque frontière franchie m’a fait perdre un peu de moi-
même »
Guilavogui DURKAEM PEVE
Descriptif : Exilé de Guinée, ce texte autobiographique revient sur le bilan tiré du périple d’un jeune en quête de stabilité et de liberté. L’exil est analysé minutieusement en montrant les mutations engendrées sur son identité et sa connaissance du monde, un texte qui propose une réflexion lumineuse sur l’identité mouvante et l’empreinte d’une vie.
Prix spécial
1e prix
« VA | VIS | DEVIENS
VAGUE | VIE | DESTIN »
Paris Dauphine - DU Passerelle Dauphine
Descriptif : Long poème en vers libres, rédigé par 15 étudiants, cette œuvre collective reprend le vers connu de Joachim du Bellay pour esquisser une belle réflexion sur les empreintes laissées par un exil. En particulier, les doutes contraints par la situation instable de l’exil et le questionnement sur son humanité quand l’on est chez soi nulle part.